http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2023/10/20/daraquy-par-qui-revit-gaston-coute/

 

Bruno Daraquy tourne actuellement avec un spectacle qui tient tant du chansonnier que du conférencier, en solo, qui plus est a cappella. Il nous narre le court parcours de Couté, des bancs de la communale aux planches de son cercueil. Je veux bien admettre que c’est une conférence, mais alors on a jamais vu un tel conférencier, acteur de surcroît, si passionnant, illustrant en abondance son propos de textes du poète anarchiste patoisant, les disant, parfois les chantant. La chronologie est respectée, tapissée de vers qui grouillent, d’amours tarifés, de longs parcours à pieds, de cette maréchaussée qui suspecte la moindre chanson, traque le moindre écart, de ces cabarets parisiens, de misère et de faim, des cachets noyés dans l’absinthe, des jours de lessive qui nettoient tant les fripes que le corps et l’esprit.

Daraquy, qui auparavant avait mis en scène et en chansons les poèmes de François Villon, autre poète interlope, est effectivement acteur et ça se sent, ça se voit. Tout en lui, son visage, son regard, son corps vivent la poésie de Couté, jusqu’au bout des bras qui se projettent en d’élégantes ombres sur le mur blanc, théâtre des faits et gestes. Il trébuche, se révolte, brocarde, s’attendrit : il est la personnification de l’anar poète...

Daraquy fait collier d’interprétation superbes, de grands textes : Les Conscrits, Môssieu Imbu, Les Gourgandines, Les Électeurs (ah, ces « aveugles [qui] se chamaillent à propos des couleurs » !). Pour ceux qui savent Couté, ce sont savoureuses retrouvailles ; pour les autres, c’est un choc...

 


Entretien avec BRUNO DARAQUY

 

Propos recueillis par Laurent Gharibian en Juillet 2020 pour https://theatreauvent.com

 

A LIRE EN SUIVANT LE LIEN CI-DESSOUS

A voir et entendre de toute urgence!

10/10


Une bien belle découverte des textes de Gaston Couté,textes qui prennent vie grâce à Bruno Daraquy qui, une heure durant(un peu plus), nous emporte avec la force narrative du conteur sur les traces de Gaston Couté dans un périple poético insurrectionnel(les conscrits, les gourgandines...)Poète de la nature, anti clérical,antimilitariste....son discours avec"Dieu" sur la misère fait écho à celui de Jehan Rictus dans les sublimes "soliloques du pauvre ".J'ai pensé au merveilleux Bernard Dimey, figure de Montmartre et poète du genre humain.J'ai passé un moment tout simplement intelligent et j'ai ressenti un indicible plaisir l'écoute de cette poésie pleine d'humanité, engagée qui cogne aux parois du coeur.Merci à Bruno Daraquy pour m'avoir permis cette superbe rencontre!
# écrit Aujourd'hui à 00h38 , a vu cet évènement avec BilletReduc.com

hermione92

 

un spectacle poignant

 

Magnifique prestation de Bruno Daraquy ce jeudi à l'Ogresse. Devant une salle d'amateurs de Gaston Couté, le comédien, conteur, chanteur conférencier nous a raconté la vie et l'oeuvre de ce poète précurseur de son époque. 

 

La poésie et les chansons de Gaston Couté incarnées par Bruno Daraquy, voilà un spectacle poignant que nous avons vu à l'Ogresse ce jeudi avec bonheur. Avec tendresse pour l'auteur et délicatesse pour redonner ses mots, Bruno Daraquy réussit une belle performance, là où plusieurs autres nous avaient également étonnés, Pierron, Robine... La belle langue de Couté va très bien à Bruno Daraquy qui connait apparemment toute l'oeuvre sur le bout des doigts 

Annie-Claire Hilga

©annie claire 17.01.2019

Un bravo appuyé à Bruno Daraquy faisant revivre, jeudi, seul en scène mais avec de nouveaux éléments éclairants, les oeuvres et l'histoire de Gaston Couté. "Les gourgandines", écrit à l'âge de dix-sept ans... , cela fait songer, par exemple. Un grand récital de poésie. Merci!

Jean DUBOIS

on bascule dans un autre monde

C'était dans un petit bistrot parisien, à l'Ogresse, théâtre associatif, le 17 janvier 2019. Au rez de chaussée un bar et un petit espace de restauration (le couscous y est très bon), au sous sol une charmante petite salle de concert. Ce soir ce sont les mots de Gaston Couté que nous sommes venus écouter. Gaston Couté, poète libertaire, né à Beaugency en 1880, quittera prématurément l'école qu'il déteste. Il publiera ses premiers poèmes dans le Progrès du Loiret puis décidera de monter à Paris. Avant de connaître le succès, l’un de ses premiers cachets artistiques fut... Un p’tit crème ! Bref, si vous voulez en apprendre d'avantage sur ce poète anarchiste et antimilitariste (pléonasme ? ) Bruno Daraquy raconte avec passion la vie pour le moins chaotique de Gaston Couté. Son spectacle est partagé entre la narration et l'interprétation de poèmes de Couté en patois beauceron. Patois que Bruno Daraquy manipule telle une langue maternelle, la fluidité de ses mots est époustouflante. C'est un exercice de haute volée auquel s'adonne cet artiste. Je dois dire que pendant l'heure et demie que dure ce spectacle on bascule dans un autre monde, et ce n'est franchement pas désagréable.
Ce spectacle a lieu le 18 février 2019 à 20 heures, au Relais Magenta, 21 Boulevard Magenta, 75010 Paris.
Tel: 06 95 22 37 96
À votre place j'y foncerais...

Chantal Bou-Hanna

 

 

Les critiques:

 

 

 

« Nous retiendrons d’abord Bruno Daraquy, yeux exorbités, beau parleur et chanteur : il nous restitue Couté, son foin qui presse, ses electeurs, ses mangeux d’terre. Hallucinant et beau. » (festival Chanson de Paroles – Barjac 2006)

 Michel Kemper – Chorus

 

« De tous les interprètes de Couté, il est actuellement le meilleur. »

 Jean Claude Richard - Ed. Le Vent du Ch’min

 Editeur des Œuvres Complètes de Gaston Couté

 

«  Bruno Daraquy captive son auditoire… Le poids des mots, la force du comédien, de drôles d’intonations et un sens de la scène développé … Une interprétation théâtrale mise au service de la chanson de qualité »

 Jacques Roussel – Fréquence Paris Plurielle

 

« Le spectacle nous revient pour deux soirées que ne manqueront pas ceux qui désirent respirer encore un air de liberté »

 Francis Chenot – Une autre chanson

 « D’entrée de jeu, Bruno Daraquy installe un charme puissant, fait de grâce, de magnétisme. Un regard qui vous happe, une gestuelle sobre, fruit d’une grande intelligence théâtrale… Bruno Daraquy est un interprète de grande classe. »

 Laurent Gharibian – Je Chante

 

« Bruno Daraquy mène son spectacle au galop d’un cheval qu’on achève pas… L’œil brillant, le verbe haut, il module les musiques des mots, hurle parfois… Bruno Daraquy s’affirme de plus en plus comme un artiste à suivre… »

 Claude Gindre

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 Gaston Couté chante encore…

 

Pour ceux et celles qui, comme moi, ont découvert les textes et l’univers de Gaston Couté (1880-1911) à l’époque de la grande réédition de ses œuvres par « Le Vent du ch’min», et les grandes interprétations de Bernard Meulien, ou celles de Gérard Pierron qui a composé de superbes mélodies autour des mots du poète libertaire, ou encore les spectacles de Claude Antonini ou de l’ami Vania rendant hommage, chacune et chacun, au bonhomme, il est sans doute un peu difficile de revoir le tout sous une musique nouvelle et une interprétation de plus… Et pourtant…

 

 Jacques-Ivan Duschesne est pour moi un immense artisan de la composition et de l’orchestration. L’année passé, il a accepté l’idée et la demande de Bruno Daraquy, comédien, chanteur, régisseur, animateur culturel et enfin fraternel agitateur anar, d’habiller de nouvelles notes les mots de Couté.

Quel bonheur… La visite musicale de cet écrivain du peuple patoisant de Beauce par ce compositeur de Wallonie est une merveille de subtilité et de respect. Quant à Daraquy, le respect du poète paysan engagé vient de loin… Il chante à voix fragile les duretés de la vie des petites gens du début du vingtième siècle, il souffle les petits bonheurs et les grosses tristesses des personnages réels de Couté…

Et c’est une douceur qui plante un décor terrible, celui du peuple d’avant la guerre de 1914 : l’absinthe ravageuse, le travail harassant, les mômes de pauvres condamnés à la pauvreté à perpète ou au bagne, la conscription des corps et des cerveaux (prostitution des jeunes paysannes ou celle des jeunes paysans soldats), les naufrages de la vieillesse, les paradoxes de la vie et de la mort, la grande farandole des hommes et des femmes du petit peuple, bêtes de somme, bêtes de bordel, bêtes à canon… C’était hier matin et la journée n’est pas terminée.

Écoutez Daraquy dire les mots de Couté et chanter les musiques de Duchesne, sur disque et sur scène. Un régal.

 

Serge Utgé-Royo